J’ai un parcours plutôt atypique. Normal, je suis « neuro-atypique ». Ça veut dire que j’ai des facilités pour visualiser les chiffres et les idées complexes.
J’ai fait des études d’ingénieure en documentation, à Paris puis à Lyon.
C’était les débuts de la transition numérique dans la documentation, alors mon rôle à l’université de Jussieu (maintenant Sorbonne université), était d’accompagner ce changement pour les étudiants et les bibliothécaires, d’apprendre à trouver un article dans une base de données plutôt que de le feuilleter dans une revue imprimée. J’ai appris à observer, écouter les utilisateurs, à les former, et j’ai beaucoup utilisé le visuel pour rassurer et être accessible à tous.
Puis, à force de modéliser les usages, je suis devenue experte en analyse et visualisation de données documentaires (qu’on appelle aussi bibliométrie). J’ai rejoint l’université de Lille, pionnière dans ce domaine, et développé un service d’aide au pilotage à partir d’infographies et de tableaux de bord. C’est fou de voir qu’un graphique peut aider un président d’université à prioriser ses collaborations internationales !
Curieuse d’approfondir les mécanismes du visuel, je suis retournée sur les bancs de l’école pour suivre une formation de 2 ans en design graphique à l’École Supérieure des Arts et du Design d’Amiens,
A l’occasion de la crise sanitaire, j’ai sauté le pas pour réunir tout ce qui me tenait à cœur : modéliser les infos en images, les rendre plus accessibles, exprimer par le dessin à la fois ma sensibilité atypique et mon engagement pour la diversité, l’autonomie et l’inclusion.
Et ça donne Langue dessine.